Sep 28, 2011

RTMT003 ► ENVY (jp) + I PILOT DÆMON + SELENITES ► 30.10.2011 ► TOULOUSE


ENVY (jp) + I PILOT DÆMON + SELENITES
en concert au Bikini, Toulouse
30 Octobre 2011
20h // 15e

RTMT003 proposé par ARTY EMPTY
sérigraphie par Atelier Deux-Mille




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Depuis sa formation en 1992, ENVY est devenu le fer de lance d'une scène hardcore screamo indépendante, aux côtés d'ORCHID et YAPHET KOTTO. La musique des japonais, à l'origine tendue et abrasive, évolue au fil du temps et incorpore des éléments plus épiques propres aux ascensions vertigineuses du post-rock des MOGWAÏ et autre GY!BE. C'est cette dualité, entre assauts de guitares  hurlantes option-mur-du-son et harmonies/accalmies belles à pleurer, qui rend ENVY si exceptionnel. Les têtes chercheuses de l'indépendant ne s'y trompent pas puisque le groupe sortira ses albums sur DIM MAK (Jr Ewing, Atari Teenage Riot, The Blood Brothers...) LEVEL PLANE (Coliseum, PG. 99, Amanda Woodward...) TEMPORARY RESIDENCE (Explosions In The Sky, Grails, Young Widows...) et dernièrement ROCK ACTION, le label monté par les écossais de MOGWAÏ. Rien que ça! Ils viennent défendre leur nouvel album, "Recitation". Et si vous étiez présents lors des concerts du groupe à Toulouse en 2001 et 2007, vous savez déjà à quel point c'est intense. Maintenant, imaginez ça avec le son du Bikini.



I PILOT DÆMON | Bandcamp | Facebook | Last.fm | Arty Empty | Antiheroes Collective
Les toulousains d’I PILOT DÆMON sont surtout connus pour nettoyer les salles de concert. Romain, le chanteur, sue, postillonne, traine par terre, et laisse derrière lui une pièce propre. Son passé de dyslexique lui donne non seulement ce phrasé-craché distinctif, mais il permet aussi aux spectateurs de se doucher. Ce qui est très gentil. Il harangue donc le public comme un enfant ivre chaloupant sur du rock’n’roll, et te rappelle ta condition de vertébré sur des riffs « minerve », selon leur mot. C’est à dire des coups de guitare comme des pelles qui te creusent la nuque. Tu danses, tu cries, et t’auras bientôt très mal. Mais ça passera. Ils disent vouloir faire une musique qu’il leur serait possible de jouer dans des états pas possibles. En les écoutant on pense à Botch, à Refused, à Will Haven, à du hardcore, du rock, du stoner… mais en fait on se dit qu’on a tort d’y penser. D’ailleurs on se trouve chiant. Alors on arrête là.


La première fois que l’on voit les toulousains de SELENITES en concert, on assiste béat à la transformation du chanteur en buffle. Quand on le lui fait remarquer, Michel ne comprend pas et boit sa pinte de bourbon en haussant les épaules. Pourtant, au premier riff, il se courbe, gratte du pied, et grogne. C’est peut-être sa définition de la normalité. Notons par exemple que c’est le plus grand collectionneur d’objets animaliers, de vieux trucs rednecks, et que c’est un grand amateur de zouk. Donc en fait, tout se recoupe. Ses acolytes ont eux aussi des problèmes mentaux. Jean-Patrick, le bassiste, ajoute à cela un attrait particulier pour le subjonctif imparfait, et l’irish coffee au réveil. L’un des guitaristes, Alex, n’aime que trois choses : les groupes facebook traitant de l’islam en langage texto, s’informer sur les déviances en tout genre, et écouter des musiques chrétiennes. Rien ne se recoupe, donc. A leurs côtés, Gregory, le deuxième guitariste, est aveyronnais. Ce qui veut tout dire, apparemment, puisque selon l’aveu de Michel : « notre mémoire ne retient pas ce genre de mecs ». Et enfin Maël, le batteur, n’aime pas trop la musique, et préfère largement regarder les matchs du TFC. Même en rêve ça ne s’invente pas. Il incarne aussi la caution artistique du groupe (dont il est le graphiste). A la question « pourquoi toutes ces croix à l’envers ? », il répond « qu’est-ce que t’en penses, toi ? », tout en quittant la pièce. Ce qui assoit son art. Leur pilosité et leurs goûts ont beau s’être étoffés depuis leurs groupes boutonneux (Another Bleeding Season, Hate Me Tender, Disphoria…), ce sont toujours ces mecs que tu vois en bermuda et tatouages devant un barbecue, près de la plage, qui te racontent des choses improbables avec le flegme de l’alcoolique baroudeur. Comme s’ils avaient vécu trois vies de plus que toi et tes potes. « Jeder für sich und Gott gegen alle », leur premier album sorti en Mars 2010, est marqué par toutes ces expériences de vie. Malgré la débilité assumée des musiciens, celui-ci est extrêmement mature : du point de vue de la composition, mais aussi de l’enregistrement. Ils savent ce qu’ils veulent. Ils sont au courant de toutes ces choses. Ils mêlent donc le Post-Metal lourd et crasseux des premiers Cult Of Luna aux cassures orgiaques et Hardcore de Breach, celles où on s’entretient avec Belzebuth, pour finir par vomir tout ça, et fissa. Histoire d’en faire un truc bien plus immédiat. Plus plombant. Qui te salit vraiment ta soirée. Qui te donne plus du tout envie de sortir. Un amérindien aurait probablement imaginé un truc plus mignon en l’écoutant, genre un bison au galop dans le désert… Mais ces êtres sont beaucoup trop rêveurs, et beaucoup trop drogués. Cet album est une pierre tombale. A l’image de son titre allemand, qui signifie « Chacun pour soi et dieu contre tous ». Ce qui met quelque peu la pression. Vous en conviendrez.


Ça se passe au Bikini, le 30 Octobre 2011, et les résa sont ouvertes ici : 

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